EOI SAN BLAS

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sábado, 29 de enero de 2011

Les bébés volés du franquisme.

(Photo AFP)
Volés à la naissance contre la volonté de leurs mères, à qui l'on assurait que le bébé était décédé, puis vendus à des familles ne parvenant pas à avoir d'enfants: l'association nationale des victimes d'adoptions illégales Anadir dénonce l'existence d'un véritable trafic de bébés, pendant la dictature franquiste (1939-75) et jusqu'à la fin des années 1980. Cette association a déposé jeudi une plainte portant sur le cas de 261 bébés probablement volés au cours de cette période, auprès du Procureur général de l'Etat espagnol, Candido Conde-Pumpido. L'objectif est que les parquets régionaux "ouvrent des enquêtes" sur tous ces cas, a indiqué à l'AFP l'avocat des plaignants, Me Enrique Vila. Cette plainte "va dans le même sens que notre combat", s'est félicité Emilio Silva, président de l'Association pour la récupération de la mémoire historique (ARMH), qui réclame des enquêtes sur les disparus du franquisme. Le parquet de l'Audience Nationale, la plus haute instance judiciaire espagnole, avait déjà demandé début décembre au ministère de la Justice d'aider les enfants volés sous le franquisme à rétablir leur identité, proposant l'ouverture d'un bureau chargé de ces enquêtes.

Pour des raisons morales puis pour de l'argent
Selon le parquet, les enquêtes sur ces enfants ne sont pas prévues par la loi sur la mémoire historique, votée en 2007 et visant à réhabiliter les victimes de la guerre civile (1936-1939) et de la dictature. Sous le franquisme, les bébés étaient "surtout volés pour des raisons politiques, à des femmes républicaines" et l'objectif "n'était encore pas de faire de l'argent", selon Me Vila. Un décret datant de 1940 permettait au régime franquiste de placer les enfants sous sa garde si leur "éducation morale" était en danger. Puis le système a dérivé: "des médecins et des cliniques privées ont vu qu'il y avait moyen de gagner de l'argent", et ont commencé à vendre des bébés, a ajouté l'avocat.
Jusqu'à 1987, le contrôle de l'administration sur le système des adoptions était "quasi-inexistant", ce qui conférait un "grand pouvoir aux médecins", selon Me Vila. Les démarches d'état civil "étaient parfois réalisées dans des commissariats à l'intérieur même des cliniques et les policiers étaient de mèche", selon Emilio Silva. Les identités des bébés étaient falsifiées et l'enfant "acheté" figurait sur le livret de famille comme enfant biologique de la famille.

Beaucoup mourront sans même savoir
Il est "très difficile" de savoir combien de familles sont concernées, "car beaucoup d'enfants volés ne le savent même pas et mourront sans doute sans le savoir", selon Me Vila. Anadir a été créée par Antonio Barroso, 41 ans, qui a lui-même découvert en 2008 que son acte de naissance avait été falsifié et qu'il n'était pas l'enfant biologique de ses parents. Grâce à la médiatisation de plusieurs cas, "les appels de personnes ayant des doutes se multiplient", a assuré Me Vila. Des enfants qui pensent avoir été volés, "car ils constatent depuis toujours qu'ils n'ont aucune ressemblance physique avec leur parents", mais aussi des parents à qui l'on a dit que leur bébé était mort mais qui n'ont jamais vu le cadavre, a-t-il précisé. Quelles étaient ces mères à qui l'on volait des enfants? "Des femmes d'origine modeste, dont on savait qu'elles n'auraient pas les moyens d'engager des poursuites en cas de doute", selon Me Vila.

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